De vraies questions pour de vrais problèmes!

Va-t-on enfin se poser les bonnes questions ?

Va-t-on enfin s’attaquer aux vrais problèmes ?

Il y a quelques semaines, mon ministre a changé. Quand je dis « mon », c’est pas que je me l’approprie, d’ailleurs je vous le prête volontiers. Je sais pas s’il sera d’accord mais j’aime bien partager. Quand je dis « mon », c’est qu’il est à la tête du ministère qui prend de grandes décisions : programmes, horaires et missions. D’ailleurs, ça fait un bail que je subis les différents ministres, chacun y va de sa réforme à deux francs six sous et se met à dos la majorité des fonctionnaires sous ses ordres. Les instits restent et les ministres passent… À croire que les ministres du gouvernement jouent au « puant » pour désigner les ministères. Le « puant » étant le ministère de l’Éducation. Ministère à emmerdes qui ne fait plus bander ou mouiller personne.

Hé bien, il est temps de se poser les bonnes questions, d’entreprendre de vraies réformes en s’attaquant aux problèmes qui minent le monde de l’enseignement depuis des décennies. Les programmes ? Non, trop facile. Les rythmes scolaires ? Un marronnier. Réfléchir en profondeur à la mission de service public ? Pas assez ambitieux.

Depuis plus de 40 ans, au bas mot, les bons petits écoliers que nous sommes, que nous avons été se trouvent confrontés à un mystère qui plonge chaque année des millions d’élèves dans un désarroi abyssale. Un mystère à côté duquel Nessie, Roswell et le Yéti ne sont que de pales calembredaines tout juste bonnes à alimenter des conversations de comptoir. Un mystère qui ne dit pas son nom, à l’instar du diable dont la ruse nous fait croire qu’il n’existe pas, cet arcane ronge la scolarité de nos jeunes pousses, noyaute l’enseignement prodigué, traumatise au plus profond de l’âme les Français de tous âges.

C’est le temps de l’Apocalypse, autrement dit de la Révélation, de la levée du voile d’obscurantisme qui drape notre société :

« A quoi sert donc cette putain de moitié bleue sur les gommes ? »

Le côté obscur de la gomme...

Qui n’a jamais eu cet objet entre les mains ? D’un côté, une matière rose qui sert à gommer les traits de crayon-mine, de l’autre, une matière bleue, granuleuse, plus dure qui sert à … à … qui ne sert à rien ! Non, à rien ! Certaines personnes bien attentionnées vous diront que cela sert à gommer l’encre bleue d’un Bic. Erreur ! Si tu as déjà tenté d’utiliser cette extrémité bleue, tu sais que l’utiliser est aussi synonyme de page arrachée : l’encre bleue part tellement bien que la moitié de la page est désintégrée, dans le meilleur des cas ! Souvent la page suivante subit aussi les outrages du bleu maléfique.

Combien d’enfants traumatisés ? Combien d’enseignants exaspérés ? Combien de temps devra-t-on encore subir cette légende urbaine qui veut que le bout bleu efface l’encre ?

Qui est le savant fou créateur de cet objet maléfique ? Quel est son but ? Est-il à la solde d’un état terroriste ? Est-ce un moyen d’asservir la race humaine afin que les Aliens débarquent sur une Terre ravagée par le désespoir ? Le débat reste ouvert. Mobilisez-vous et décapitons ensemble le bout bleu ! Nous voulons rester libres. Libres de gommer en paix.

I have a dream : that the blue bout disparaisse.