dimanche 20 janvier 2013

SAME PLAYER SHOOT AGAIN!

Ouh la! Plus de six mois que mes doigts n'ont pas parcouru ce cher clavier. Une éternité. N'allez pas croire que l'envie de vous narrer mes péripéties s'est évaporée sous les rayons coruscants de la routine. Je n'ai tout simplement pas su entretenir la flamme inspiratrice, ni su la raviver. J'ai pourtant plein de trucs à vous raconter, c'est qu'il s'en est passé des choses! Bon, je vais commencer par le début.

J'ai tout d'abord déménagé. J'ai dû quitter mes locaux et mes collègues, une nouvelle fois... Déchirement, encore et toujours. Je suis pas parti bien loin, quelques kilomètres. Néanmoins le changement fut rude, aux doux locaux d'une école HQE bio-équitable sans OGM, je suis passé aux murs froids et décrépis d'une école à l'abandon... Un bidonville en quelque sorte. Des décennies de mépris ont eu raison de ces bâtiments Jules Ferryesque. Putain, la claque! Je vous raconte pas. Heureusement, mon arrivée coïncidait avec un sérieux ravalement de façade: isolation, chauffage, peintures et fenêtres furent au programme durant les mois de juillet et août. Sacré chantier. Ajoutez à cela que votre serviteur se retrouvait investi d'une nouvelle  charge aussi motivante qu'impressionnante: la direction. Eh ouaip! "Môssieur le directeur" que j'm'appelais maintenant! Bon, ça change rien ou pas grand chose, une centaine de roros en plus sur la fiche de paie et un millier de paperasses à gérer tout au long de l'année. M'enfin, c'est assez sympa d'être à la barre.
Semaine après semaine, j'ai découvert que la direction n'est qu'un immense jeu vidéo, un TETRIS grandeur nature pour être plus précis. Chaque jour voit s'empiler les courriers, demandes, relances qu'il faut traiter et faire disparaître avant les échéances... On tourne, retourne les pièces dans tous les sens, histoire que tout ce joyeux bazar ne vous submerge pas et d'un seul coup, paf!, vous arrivez à tout faire disparaître, à pousser un ouf de soulagement jusqu'au prochain coup de bourre. Comme au TETRIS. Le secret, c'est d'être organisé! Pour celles et ceux qui ont déjà joué à ce jeu mythique, c'est assez facile à comprendre: on fait un joli tas, sans trou dedans!!! et on laisse l'espace suffisant pour y fourrer la barre prodigue. C'est juste une histoire de barre à fourrer au bon endroit au bon moment. Et.... PAF! TETRIS dans ta face! Je suis le king, le boss. C'est à moi qu'tu parles? .... He, merde, y'a des trucs qui me tombent encore dessus? Et plus vite aussi? M'en fous, chuis un virtuose du TETRIS.

Donc, les jours, les semaines et les semaines ont défilé apportant leur lot de joies, de peines, de réjouissances. Comme à mon habitude, je louvoie entre les obstacles, j'efface les difficultés à grands coups de vannes. Comme le disait si justement .... euh .... machin.... (attendez, un p'tit coup de Wiki mon ami)... BEAUMARCHAIS!!! Encore un qui a oublié d'être con. Bon, comme le disait Beaumarchais: " Je me presse de rire de tout, de peur d'être obligé d'en pleurer." Voilà un truc qui me colle bien à la peau. Sauf que...

Il y a cette satanée Kaskouillite (à lire dans un billet précédent) qui est à l'enseignant(e) ce que la Kriptonite est à Superman: une belle merde. Ça fait chier et difficile voire impossible de ne pas y laisser des plumes. On la trouve un peu partout. La Kaskouillite est protéiforme. D'ailleurs les parents d'élèves sont souvent chargés en Kaskouillite et, la plupart du temps, n'en ont pas conscience. Je vous épargne le laïus sur mes chères ouailles qui remplissent ma classe et celle de ma collègue, j'ai longuement détaillé les catégories dans un billet précédent. À l'instar des centrales nucléaires qui produisent à tout-va des quantités importantes de déchets caca-boudin, certains bambins sont des centrales à Kaskouillite! Sauf qu'eux, pas besoin de les recharger! La fusion, ça fait des années qu'ils l'ont trouvée. De la Kaskouillite à ne plus savoir qu'en faire. Bon, ça reste gérable pour le misérable hussard que je suis; étant habitué à manipuler ce type de matériau, j'ai appris à m'en préserver par de subtiles punitions "à la con" ou de douces "engueulades titanesques".

Là où ça coince, c'est quand la théorie se met en pratique. Je m'explique... Depuis des années, plus d'une décennie, je dis à qui veut bien l'entendre que le danger le plus terrible pour un(e) instit' ne vient pas des élèves, ni même de leurs géniteurs, pas même de notre hiérarchie mais des confrères et consœurs! J'hésite même à l'écrire en deux mots. Là, on a à faire à de la Kaskouillite de synthèse qui, comme les drogues de synthèse, sont pire que la Kaskouillite naturelle, bio quoi. Et c'est là que le bât blesse: je dois affronter depuis peu un Boss de fin de niveau! Souvenez-vous de ces jeux vidéo qui ont baigné notre enfance: on savatait, on tatanait, on bourrinait à tour de manchettes, de bourre-pifs et de low-kick tout c'qui passait. Du méchant à sale gueule, du monstre dégoulinant et du tank à bazooka, on en zigouillait des tas, mais y'avait toujours ce putain de Boss de fin d'niveau qui nous cassait les couilles tant que l'on n'avait pas trouvé la technique: un coup à droite, deux à gauche, A+B et hop, le voilà parti rejoindre ses ancêtres! Et on passait au niveau suivant. Moi, je dois aujourd'hui affronter un Boss, malheureusement je saisis pas encore la technique... Alors, je bourrine.

Heureusement, j'ai des crédits illimités.

À suivre...




6 commentaires:

  1. toujours aussi bon. Mais ça m'inquiète le à suivre... C'est un peu comme quand France 2 te balançait trois épisodes d'urgences par dimanche jusqu'en janvier avant de te dire ne rater pas la saison suivante en septembre.... hein ?

    RépondreSupprimer
  2. Pour moi, il s'agit du résultat d'expériences menées au Ministère qui visent à métamorphiser des enfants en saturant leur métabolisme de Kaskouillite de synthèse hyperconcentrée. Ces mutants connaissent une croissance accélérée et sont intégrés au corps des professeurs par des voies occultes liées au fonctionnement de l'Université française. Je ne vois d'ailleurs pas d'autre explication à la mastérisation. Des adultes consciencieux, responsables et à qui on confie nos enfants ne pourraient pas se comporter aussi minablement, méchamment, cruellement, bêtement, vicieusement avec des collègues. C'est donc un complot gouvernemental OGM.
    AD

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Un(e) Anonymous???

      À l'instar de "Gorges Profondes" lors du Watergate, serais-tu une taupe, un agent-double?

      Parlez, vous nous en avez trop dit!!!

      Supprimer
  3. les anonymous sont sur ta page !!! You are a STar !!!! Manque plus qu'un journaliste du Parisien et c'est bon !!! Tu pourras changer de voiture.

    RépondreSupprimer
  4. Je pourrais tout dire mais ce serait trop dangereux. Tout ce que je peux révéler c'est que j'ai échappé aussi à l'épidémie de gale au bord de la mer. Et comme par hasard, j'ai chopé la Grippe aussi. Et comme par hasard, un soit-disant météore embrase le ciel de l'Oural ; en fait, c'est une erreur de calcul. C'était le Nord de la France qui était visé avec un angle d'entrée dans l'atmosphère différent. C'est le truc. D'abord, on t'immobilises avec un virus génétiquement profilé pour te toucher toi, pour que tu restes chez toi. Après on détourne un objet céleste avec la complicité des aliens pour te détruire. C'est pas un boss de fin de niveau auquel tu es confronté, , c'est bien plus que ça mais je ne peux pas en dire plus. Vraiment pas.
    AD

    RépondreSupprimer

Vas-y, lâche un com'.